Projet de thèse CIFRE Nantes Métropole – Laboratoire LS2N (UMR CNRS 6004)Titre: Nouveaux enjeux du numérique pour le patrimoine dans le contexte de politique publique1 – Le contexteDepuis plusieurs années, Nantes Métropole, la Ville de Nantes et le Centre Communal d'Action Sociale de Nantes sesont engagés en leur qualité d'employeur, à favoriser l'insertion professionnelle, en particulier des jeunes, enrenforçant leurs actions dans les domaines de la découverte des métiers, de l'accueil de stagiaires, de la formation paralternance, de l'apprentissage.Par ailleurs dans le cadre de la politique publique enseignement supérieur et recherche, Nantes Métropole et la Ville deNantes ont également pour objectif de favoriser l'insertion professionnelle des doctorants au sein des collectivités parle dispositif CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la recherche).2 – Les objectifs du dispositif CIFRELes objectifs du dispositif CIFRE sont fondés sur la réciprocité des engagements:?Pour la collectivité, il permet de se doter d'une ressource humaine très performante, d'accéder aux ressources etcompétences spécifiques de pointe grâce au partenariat avec les chercheurs français ou étrangers et d'augmenter sonpotentiel d'innovation en matière d'évolution de ses politiques publiques.?Pour le doctorant, il permet d'être placé dans des conditions d'emploi, d'avoir une première expérienceprofessionnelle reconnue dans les milieux académiques et économiques, un travail de recherche pertinent à vocationfondamentale et appliquée, le bénéfice d'un double encadrement, au sein de la collectivité ainsi qu'au sein dulaboratoire de recherche par le directeur de thèse, l'acquisition d'une bi-culturalité recherchée, des compétencestransférables et d'une employabilité démontrée.3 – Les moyens mis en œuvre pour la réalisation des objectifsLe dispositif comprend une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE) qui est un accordtripartite passé entre l'Association nationale de recherche et de la technologie (ANRT), un employeur et un laboratoirede recherche, d'une part, et d'autre part, un contrat de travail conclu entre l'employeur et un-e doctorant-e, préparantune thèse en rapport avec la thématique de recherche correspondant à la convention.a ) La conventionLes trois signataires de la convention sont:?Nantes Métropole, qui en tant qu'employeur, offre un terrain d'application aux travaux de recherche pour chaquedoctorant sur une thématique correspondant à ses domaines de compétences;?Le laboratoire de recherche (LS2N – UMR CNRS 6004), chargé de l'encadrement scientifique du doctorant. Uncontrat de collaboration doit être conclu entre l'employeur et l'organisme dont relève ce laboratoire. Les clauses de cecontrat doivent envisager un cahier des charges scientifiques et techniques, les modalités de suivi et l'avancement destravaux, le financement de ces travaux, la propriété intellectuelle et l'exploitation des résultats.?L'Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), qui valide la qualité scientifique du projet, lapertinence et l'implication de l'employeur, la cohérence du cursus du doctorant, et le choix du laboratoire et sareconnaissance pour la recherche envisagée. En effet, c'est l'ANRT, réunie en commission, qui donne son aval pour uncofinancement par l’État. En cas de réponse négative de l’État sur un dossier, le recrutement de l'étudiant doctorant ausein de Nantes Métropole ne peut pas être effectué. b ) Le contrat de travailAprès validation de l'ANRT, Nantes Métropole conclut avec chaque étudiant-e doctorant-e un contrat de travail dans lerespect du droit de la structure d'accueil. Dans ce cadre, Nantes Métropole proposera un contrat à durée déterminée dedroit privé d'une durée de 3 ans correspondant à la période de la convention.Les étudiants doctorants sont des agents de droit privé soumis au code du travail. Ils bénéficient des mêmes avantagesque les agents contractuels.4 – Projet identifiéa ) La structure d’accueilLa Direction du Patrimoine et de l’Archéologie a été créée en 2008 au sein de la Direction Générale à la Culture de laVille de Nantes / Nantes Métropole. Ses missions couvrent aujourd’hui un spectre très large des champs du patrimoine:archéologie, architecture, patrimoines mobiliers, industriels, maritimes et fluviaux, immatériels, mémoriels, archives... La DPARC s’est donnée pour vocation de collecter, conserver, valoriser, transmettre de la connaissance pour et avec lescitoyens, autour du patrimoine d’aujourd’hui et de demain, pour donner sens au territoire.Les grandes orientations de la politique publique «Patrimoine et Archéologie» s’inscrivent dans le projet global pourNantes qui vise à concilier plusieurs dynamiques et impératifs: - ceux de l’attractivité et du rayonnement de Nantes et Nantes Métropole,- ceux de la densification, du renouvellement, du développement harmonieux de la ville, conjugués à ceux de la «qualité», notion qui fait toute sa place à la mise en valeur du patrimoine et des paysages urbains nantais,- ceux de l’accessibilité à tous, de l’éducation et de la sensibilisation, de la création de nouveaux outils au service de la découverte et de l’appropriation du patrimoine,- ceux du dialogue citoyen, de la co-construction et du partage des connaissances.Ces orientations croisent de nombreuses autres politiques publiques générales et transversales (culture, cohésion sociale,cohérence territoriale, développement urbain, attractivité territoriale, dialogue citoyen, numérique).b ) ContexteAvec l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), la progression deséquipements dans les foyers et la montée en puissance des usages du net, le numérique a transformé le monde enquelques années.Cette «révolution numérique» bouleverse notre quotidien, tant dans le monde du travail que dans celui de la viepersonnelle. Elle nous concerne tous: citoyen, associatif, secteur privé, secteur public.Face à cette généralisation de l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication, vecteurd’innovation et de croissance, les pouvoirs publics se sont engagés dans un mouvement de transformation forte, pourrépondre aux attentes renouvelées des citoyens, de la société et des agents publics.A l’échelle de la métropole nantaise, l’ambition politique a été clairement fixée autour de la prise en compte et del’accompagnement des changements liés au numérique. Au regard des atouts du territoire et de cette volonté politique,la collectivité s’est dotée d’un plan d’actions transversal «Innovation et numérique», issu d’ateliers prospectifs surl’innovation et le dialogue citoyen, de réflexions sur la «smart city» mais aussi des échanges avec l’ensemble desdirections générales concernées.En matière de politique culturelle et patrimoniale nantaise, ce plan d’actions «Innovation et numérique» a trouvé satraduction à travers 5 grands objectifs:- Éducation: sensibiliser au numérique et lutter contre la fracture numérique- Médiation: créer de nouvelles relations aux publics- Capacitation: encourager les initiatives citoyennes- Création: aider la création artistique numérique- Collaboration: impulser de nouvelles manière faire ensemble Dans ces champs d’application, la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie est profondément impactée par cecontexte numérique. Dans le cadre de leurs missions, les agents utilisent au quotidien des nouvelles technologies à desfins de collecte (numérisation, digitalisation), de recherche (base de données documentaire), de conservation(infographie, modélisation, archivage), de participation (e-services, plate-forme collaborative) et de valorisation dupatrimoine (nouveaux procédés de médiation, processus immersifs). Cet usage quasi systématique du numérique poseaujourd’hui des questions sur nos pratiques, nos modes de faire et le système d’informations qui les structurent. c ) Projet de thèse: nouveaux enjeux du numérique pour le patrimoine dans le contexte de politique publiqueCette thèse doit permettre d’appréhender l’apport du numérique dans l’action patrimoniale, et de comprendre en quoiles nouvelles technologies et les nouveaux modes de faire liés au numérique réinterrogent les pratiques dans leprocessus de patrimonialisation.Différents axes de recherche sont dores et déjà identifiés:?Collecte et conservation: la mise en correspondance de sources documentaires hétérogènes est essentielle à larecontextualisation des objets du passé dans leur utilisation d’origine. Appréhender un objet patrimonial nécessite decomprendre le contexte de l’époque, l’histoire, la culture... En ce sens, la documentation de l’objet de patrimoine estessentielle et les nouvelles technologies sont aujourd’hui le meilleur et plus fiable support en matière d’archivage. Faceà ces pratiques plusieurs questions se posent: Comment organiser la gestion documentaire et l’archivage en amont de saproduction? La documentation numérique demande-t-elle de tout capitaliser? Comment accéder efficacement à ce quiest stocké? Comment partager cette documentation numérique? Quelles perspectives de l’usage des technologies 3Dpour la capitalisation des connaissances à des fins de recherche, analyse, conservation et valorisation??Transmission, valorisation et médiation: l’avantage des outils technologiques ne consiste pas seulement dans lafacilité de conservation et de sauvegarde des informations concernant les éléments patrimoniaux mais aussi dans lesopportunités qu’ils offrent pour accéder à ces informations et les valoriser. Quel est l’impact réel du numérique pour lavalorisation du patrimoine? En quoi les nouvelles technologies participent-elles à la compréhension d’un sitepatrimonial ? L’apport du numérique a-t-il modifié le rapport direct aux objets patrimoniaux? Quels sont les défisauxquels les projets de valorisation numérique du patrimoine sont confrontés ? Quelle méthodologie pourl’accompagnement durable de la gestion des connaissances et la valorisation du patrimoine? ?Numérique et participation: les nouveaux outils numériques semblent offrir des solutions innovantes pour faciliterl’engagement des communautés dans la définition de leur patrimoine. Des expérimentations sont en cours, notammentau sein de la DPARC, mais elles rencontrent plusieurs obstacles techniques, sociaux et éthiques. Comment convaincreles communautés d’utiliser ces nouvelles plate-formes ? Quelles sont les solutions techniques les plus adéquates ?Quelsusages des médias sociaux dans une démarche institutionnelle de protection du patrimoine ? De quelle façon lesdispositifs numériques participatifs réinterrogent la perception de ce qui fait patrimoine commun??Numérique et collaboration: une des clefs de réussite des projets culturels et patrimoniaux digitaux réside dans lacapacité à mettre en œuvre une synergie multidisciplinaire, et ce à deux niveaux. Tout d’abord d’un point de vuescientifique, il s’agit d’avoir une réelle approche croisée entre sciences humaines et sciences de l’ingénieur pour unenrichissement mutuel. Enfin, c’est en mettant en place des projets interdisciplinaires alliant professionnels de laculture/patrimoine avec des industriels et des chercheurs que les résultats sont les plus prometteurs. Quelleméthodologie de gouvernance, d’organisation et d’animation pour ces projets collaboratifs? En quoi ces dispositifscollaboratifs peuvent-ils jouer un rôle dans les processus de conservation, restauration et valorisation du patrimoine??Aspects juridiques et éthiques: ces dernières années, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel ontsoulevé plusieurs questions liées aux droits des communautés de pratique. Comment trouver une médiation entre d’unepart le droit d’auteur des communautés et auteurs de documents numériques, et d’autre part le droit d’accès et le besoinde valorisation du patrimoine ? Quelles solutions adopter pour protéger le droit à la vie privée des membres descommunautés sans limiter les possibilités de diffusion ? Quelles perspectives pour la libération des données culturelles? 5 – Modalitésa ) Encadrement?Responsable hiérarchique dans la collectivité: Pierre Fauvel (Coordinateur projet numérique / Chef de projet SIG ausein de la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie de la Ville de Nantes / Nantes Métropole).?Directeur de thèse: Florent Laroche (laboratoire LS2N - UMR CNRS 6004 - École Centrale de Nantes).?Co-encadrants: Jean-Louis Kerouanton (laboratoire Centre François Viète - EA 1161 - Université de Nantes) etLaurent Lescop (Laboratoire Ambiances Architectures Urbanités - UMR CNRS 1563 - École Nationale Supérieured’Architecture de Nantes). b ) Aspect financierLe contrat prévoit un niveau de rémunération au moins égal au salaire minimum d’embauche fixé chaque année par leministère en charge de la recherche: la rémunération brute annuelle ne peut être inférieure à 23 484 €.Le doctorant bénéficie également des avantages suivants: titres restaurants (proratisés selon son temps de présence),mutuelle et prévoyance, COS, carte de loisirs et ASMN.c ) CandidatureDossier à adresser par mail jusqu’au 1er mars 2019 aux quatre adresses suivantes en indiquant en objet «candidature thèse CIFRE Nantes Métropole / LS2N»: pierre.fauvel@nantesmetropole.fr / florent.laroche@ec-nantes.fr / jean-louis.kerouanton@univ-nantes.fr /laurent.lescop@crenau.archi.frLe dossier de candidature devra se composer d’une lettre de motivation précisant notamment comment le candidatappréhende le sujet et comment il pense pouvoir apporter une contribution aux questions soulevées, un CV à jour, ainsique les relevés de notes des trois dernières années de son cursus académique.d ) Calendrier:1 - Jury de sélection: mars 20192 - Dépôt du dossier auprès de l’ANRT: avril 20193 - Recrutement envisagé pour septembre 2019 pour une durée de 3 ans (un stage de 3 mois au sein de la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie est envisageable en amont de la prise de poste)e ) Questions et informations:Pierre FAUVELDirection Patrimoine et Archéologie – Ville de Nantes / Nantes MétropoleCoordinateur projets numériques / Chef de projet SIGpierre.fauvel@nantesmetropole.frTel: 02 40 41 56 47Portable: 07 88 20 02 57