Contrat doctoral CNRS. Thèse interdisciplinaire philosophie des sciences / écologie, sur l’épistémologie prédictive. Description du sujet de thèse Cette thèse, à la frontière entre écologie et épistémologie, porte sur l’épistémologie de l’écologie prédictive. Elle se situe dans le cadre du projet interdisciplinaire 80Prime CNRS (http://www.cnrs.fr/mi/spip.php?article1458&lang=fr) Predeco (« Explications, modèles et prédictions en écologie : approches croisées entre écologie et épistémologie »), élaboré conjointement à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNRS/ Université Paris I ; http://www.ihpst.cnrs.fr/) et au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CNRS, Montpellier ; https://www.cefe.cnrs.fr/fr/). Le projet doctoral aborde plus précisément (i) la question de la nature de la prédiction en écologie, ainsi que son articulation avec la théorie et avec les nouvelles techniques de recueil massif et de traitement statistique des données, et (ii) la façon dont théories et prédictions écologiques peuvent et, le cas échéant, doivent informer la décision et l’action, notamment en matière de conservation de la biodiversité et d’aménagement du territoire. (i) Prédiction, modélisation et théorie en écologie Cet axe traiter de questions épistémologiques que soulève la notion d’écologie prédictive, relatives à l’articulation de la théorie, de la modélisation et de la prédiction : quelles dimensions de la prédiction (corroboration vs. anticipation) sont concernées dans chaque situation ? Quelle écologie (populations, communautés, fonctionnelle...) induit quelle relation entre théorie et prédiction de chacune des deux dimensions ? Dans quelle mesure et situations la théorie doit-elle renvoyer au cadre théorique le plus systématique et complet que nous ayons en biologie, à savoir la théorie évolutive ? (ii) Prédiction écologique et action environnementale L’objectif est d’étudier a façon dont la prédiction en écologie est mobilisée dans l’expertise en se concentrant sur les travaux de l’IPBES consacré aux « scénarios et modèles » (https://www.ipbes.net/deliverables/3c-scenarios-and-modelling). Il s’agit de relever les différentes formes de prédictions mobilisées dans ce rapport et d’analyser les types d’incertitudes qui les affectent. Un deuxième volet est de comprendre comment ces incertitudes scientifiques sont traduites ou communiquées pour informer l’action publique. Cette analyse permettra de tracer quelques pistes pour contribuer à une prise en charge de l’incertitude qui soit à la fois scientifiquement et socialement satisfaisante. Maris V, Huneman P et al. (2018) Prediction in ecology: promises, obstacles and clarifications. Oikos 127: 171–183. Mouquet N et al. (2015) Predictive ecology in a changing world. Journal of Applied Ecology 52: 1293–1310. Contexte de travail La thèse se déroulera au sein de l’équipe Philosophie de la Biologie de la Médecine de l’IHPST (UMR8590 ; CNRS / Université Paris I Panthéon Sorbonne) sous la direction de Philippe Huneman (https://philippehuneman.wordpress.com) et l’étudiant sera rattaché à l’ED de Philosophie de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. L’IHPST est l’un des laboratoires majeurs en Europe en philosophie des sciences, et la philosophie de la biologie en constitue une composante principale. La personne recrutée bénéficiera d’un co-encadrement par des chercheurs du Cefe à Montpellier (Philippe Jarne, écologue et Virginie Maris, philosophe). Des séjours sont prévus à Montpellier pour une interaction directe. Un comité de thèse incluant des chercheurs de l’IHPST et du CEFE aura lieu trois fois pendant la thèse. Lors de la 2 ème ou 3 ème année de thèse, la personne recrutée pourra encadrée un étudiant de Master 1 sur un sujet pertinent pour la thèse, sous la houlette des directeurs de thèse. Du travail de terrain en écologie est envisagé dans le cadre de suivis à long terme menés par P. Jarne aux Antilles Françaises. Selon sa spécialité initiale, la personne recrutée pourra participer à des formations complémentaires en écologie ou philosophie. Contraintes et risques Il s’agit d’un projet fortement interdisciplinaire, et la personne recrutée devra mener des travaux à l’interface entre philosophie et écologie et interagir avec des collègues des deux disciplines – les encadrants ont déjà travaillé de concert, et possède une bonne expérience de l’interdisciplinarité. Comme mentionné plus haut, des déplacements à Montpellier sont prévus, ainsi que possiblement un séjour sur le terrain. Informations complémentaires Les candidat(e)s doivent avoir un Master en philosophie, écologie ou biologie évolutive, montrer une volonté de travail dans un contexte interdisciplinaire, et posséder de bonnes capacités de communication et de travail en groupe. La maitrise de l’anglais serait appréciée. Les candidats doivent adresser pour le 8 juillet 2019 un CV détaillé, un échantillon de travail de recherche (article, chapitre mémoire de Master), une lettre de motivation et (si possible) une lettre de recommandation à Philippe Huneman (philippe.huneman@gmail.com), Philippe Jarne (philippe.jarne@cefe.cnrs.fr) et Virginie Maris (virginie.maris@cefe.cnrs.fr). Ces trois personnes peuvent être contactées pour obtenir plus d’informations sur le sujet de thèse. Date de début : 1 er octobre 2019