APPEL A CONTRIBUTION - JOURNEE D?ETUDE DU CRIHAM 
 « Jeux interdits : de l'Antiquité à nos jours »

Dans le prolongement de la Journée d?études « le Jeu dans l?histoire »
qui s?est tenue à Poitiers en mars 2013, le CRIHAM propose de
s?intéresser aux « Jeux interdits », à Limoges le 7 novembre 2014.

L?activité ludique constitue un divertissement qui se situe à la fois
dans et hors de la société. Jouer constitue en effet un plaisir gratuit,
en opposition au travail, et volontaire, en opposition aux activités
contraintes. Pour autant, les jeux sont étroitement connectés à leur
environnement, et sont pour une large part le reflet des préoccupations
d?une époque, d?un groupe social, ou encore d?une classe d?âge. Certains
jeux, parce qu?ils remettent en cause des valeurs ou des fonctionnements
traditionnels ou dominants, peuvent être considérés comme des facteurs
de déstabilisation de l?ordre social ou familial. D?autres sont dénoncés
parce qu?ils contreviennent à des préceptes moraux ou religieux. Certains
enfin sont réglementés car ils engendrent du désordre civil ou sont
associés à des activités déviantes.

Parmi les phénomènes qui rendent le jeu suspect, le hasard tient une
place particulière car il peut entrer en conflit avec l?ordre voulu par
Dieu, ou à partir de l?époque moderne, s?opposer aux valeurs de raison et
de rationalité. Les jeux d?argent (dés, cartes, paris?), souvent
associés au hasard, cumulent les critiques, tant pour des raisons morales
(oisiveté, recours à la ruse, abus de faiblesse), que d?ordre public
(querelles de jeux), social (temps détourné du travail ou de la famille,
inutilité) et patrimonial (endettement et ruines des familles,
enrichissement indu, remise en cause de l?épargne comme valeur). Mais bien
d?autres jeux peuvent faire l?objet de restrictions lorsqu?ils s?écartent
des normes en vigueur et qu?ils véhiculent des valeurs jugées
dangereuses, en particulier pour la jeunesse. Certains font ainsi l?objet
de restrictions parce qu?ils sont accusés d?encourager des comportements
déviants, ou simplement parce qu?ils font encourir un danger physique pour
les participants.

Parmi les différentes approches, on pourra réfléchir sur les discours
sur la nocivité du jeu, qu?il soit d?argent ou non, dans une démarche
d?histoire des idées, d?histoire du droit ou encore d?histoire politique.
La genèse, l?application et le contournement des interdits ludiques
constituent un deuxième axe de réflexion. Il s?agira de s?intéresser aux
acteurs d?énonciation et de régulation de l?interdit (des cadres
politiques aux cadres administratifs et judiciaires), à la mise en place
de la réglementation et aux modalités de répression (que ce soit par
exemple par la censure ou par l?intervention directe des forces de
l?ordre), et aux stratégies déployées par les joueurs pour continuer à
jouer sans être inquiété. Enfin seront bienvenues les études de cas,
autour d?un jeu spécifique ou d?un type de jeu (jeux de société,
sportifs, vidéo, ?) d?un type d?espaces (stations thermales ou
balnéaires, villes portuaires?) ou de microcosmes (la Cour, la taverne, le
casino, la famille, l?école?).

Les propositions, comprises entre 200 et 300 mots, sont à envoyer à
chaque membre du comité d?organisation d?ici au 31 mai 2014 :

Vincent Cousseau, Maître de conférences en Histoire Moderne (CRIHAM) : vincent.cousseau@unilim.fr

Julien Lalu, Doctorant en Histoire Contemporaine (CRIHAM) : julien.lalu@univ-poitiers.fr
Matthieu Weisser, Doctorant en Musicologie Contemporaine (CRIHAM) : matthieu.weisser@univ-poitiers.fr


La journée d?étude aura lieu le 7 novembre 2014 à la faculté des
lettres et sciences humaines de Limoges. 

Comité scientifique : 
- Fabien Archambault, Maître de conférences en Histoire Contemporaine,
Université de Limoges 
(CRIHAM). 
- Élisabeth Belmas, Professeur d'Histoire Moderne, Université Paris 13
(CRESC). 
- Jérôme Grévy, Professeur d?Histoire contemporaine, Université de
Poitiers (CRIHAM) 
- Thierry Wendling, Chargé de recherche au CNRS (iiAC-LAHIC)