Appel d’offres pour financement doctoral sur le sujet Interactions entre mathématiques et histoire des mathématiques : Une approche historique appuyée sur le rapport d’Alexander Brill et Max Noether Die Entwicklung der Theorie der algebraischen Functionen in älterer und neuerer Zeit (1894) Projet de la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires « Interactions entre mathématiques et histoire des mathématiques : approche historique et perspectives contemporaines » porté par Karine Chemla (SPHERE UMR 7219) (http://www.sphere.univ-paris-diderot.fr/spip.php?article78) Patrick Popescu-Pampu (Laboratoire Paul Painlevé UMR 8524) (http://math.univ-lille1.fr/~popescu/) Le Projet collaboratif « Interactions entre mathématiques et histoire des mathématiques : approche historique et perspectives contemporaines », auquel participe un collectif composé d'historiens et de philosophes des mathématiques ainsi que de mathématiciens, ouvre au concours un contrat doctoral. Objectifs généraux du projet collaboratif. Le rapport qu’Alexander Brill et Max Noether ont publié en 1894 sous le titre Die Entwicklung der Theorie der algebraischen Functionen in älterer und neuerer Zeit (qu’on trouvera ici : https://www.dropbox.com/s/cll18tkzhe7jw3t/Brill%20Noether%20Bericht%20PPN37721857X_0003.pdf?dl=0 ) est au cœur du projet. Cet ouvrage garde de l'intérêt pour les mathématiciens aujourd’hui. Il constitue également un document particulièrement remarquable pour les historiens et les philosophes des mathématiques qui s’intéressent à l'histoire de l’histoire des mathématiques, et tout particulièrement à l’histoire des mathématiques pratiquée par les mathématiciens du XIXe siècle. Leur objectif est de comprendre comment les travaux proprement mathématiques de ces derniers se sont articulés à leurs recherches historiques. Le texte de Brill et Noether a près de 500 pages, et il est difficile. C’est pourquoi il doit faire l’objet d’un travail collectif qui constituera l’environnement naturel du travail de thèse. L’objectif du projet est de réunir un groupe d’historiens et de philosophes des mathématiques ainsi que de mathématiciens pour travailler à une traduction annotée anglaise ainsi qu’à une analyse historique, philosophique et mathématique de Die Entwicklung der Theorie der algebraischen Functionen in älterer und neuerer Zeit. La coopération peut permettre de rendre accessible un ouvrage important mais qui, depuis sa publication en 1894, est devenu intellectuellement difficile d’accès et recèle pourtant des trésors pour tous. Die Entwicklung der Theorie der algebraischen Functionen in älterer und neuerer Zeit propose une approche historique remarquablement large des fonctions algébriques. Il a été composé dans un contexte où la société mathématique allemande (DMV : Deutsche Mathematiker-Vereinigung), fondée en 1890, lance la production de rapports synthétiques sur les différentes branches des mathématiques. Brill et Noether y donnent un traitement qui présente une réelle profondeur historique des fonctions algébriques et de leur utilisation dans l'étude des courbes algébriques et des intégrales abéliennes, ample généralisation des intégrales elliptiques. Quel est le rôle de l’histoire des mathématiques pour ces scientifiques allemands qui la pratiquent de façon approfondie ? Tout d’abord, comment pratiquent-ils l’histoire ? En quoi la synthèse des acquis implique-t-elle une réflexion historique, et comment cette dernière sous-tend-elle la pratique de la synthèse ? Enfin et, surtout, comment les travaux de ces mathématiciens en la matière s’articulent-ils avec leurs recherches plus purement mathématiques ? Ce sont certaines des questions clefs autour desquelles tournera le projet collaboratif. A l’occasion du travail sur le rapport de Brill et Noether, il s’agira pour les membres de ce collectif de proposer une réflexion historique sur l’impact qu’ont pu avoir, les uns sur les autres, des travaux d’histoire et de philosophie et des recherches mathématiques proprement dites. Die Entwicklung der Theorie der algebraischen Functionen in älterer und neuerer Zeit de Brill et Noether est une réflexion historique et philosophique large et puissante sur un domaine mathématique que les deux auteurs pratiquaient. Il est donc naturel d’explorer les liens qui s’établirent entre leurs travaux historiques, philosophiques et leurs recherches mathématiques. Description du sujet de la thèse—Activités et Missions du ou de la doctorante. Le présent appel d’offres propose de financer les recherches doctorales d’un(e) étudiant(e) dont le travail portera sur une partie de Die Entwicklung der Theorie der algebraischen Functionen in älterer und neuerer Zeit. Le ou la doctorant(e) devra se saisir d’une partie significative de l’ouvrage, qu’il ou elle doit choisir, pour en faire l’objet d’une thèse. Sont exclues des choix possibles les parties suivantes : Section I, sous-sections A à J ; Section II, sous-sections A&B ; Section V, sous-section C ; Section X, sous-sections A-B-C, car elles sont déjà prises en charge par d’autres membres du collectif. La partie choisie sera confiée aux soins de l’étudiante ou de l'étudiant, qui en aura l’entière responsabilité. Le projet de la thèse comportera la traduction annotée de cette partie. Pour ce faire, l’étudiant(e) bénéficiera d’un environnement scientifique unique de formation à la lecture fine de textes en allemand. Il ou elle sera épaulé(e) par tout un groupe de collègues travaillant sur le même ouvrage (mais pas sur sa propre partie). Le projet de thèse comprendra une facette plutôt mathématique, avec l’explication en langage mathématique actuel de la partie de l’ouvrage traitée. Le projet de thèse comportera également un travail proprement historique qui servira de soubassement au projet. Il faudra élucider les contextes dans lesquels la rédaction de ce rapport fut entreprise, la manière dont Brill et Noether y ont travaillé, la manière dont le rapport se situe dans leurs carrières ainsi que la nature de la synthèse que les auteurs pratiquent. On pourra en particulier se demander à quel point la synthèse est productrice d’innovation. Il faudra enfin mieux saisir comment l’ouvrage se situe par rapport aux autres rapports commandés par la DMV. Cette thèse d’histoire des mathématiques s’inscrira donc également de plain-pied dans les mathématiques. Les deux porteurs de ce projet étant d'une part historienne des mathématiques et d'autre part mathématicien spécialisé en l'étude des singularités des variétés analytiques complexes, ils pourront encadrer la doctorante ou le doctorant dans les deux aspects, historique et mathématique, de son travail de recherche. On attend également du candidat qu’il ou elle prenne part à l’organisation du projet. Informations sur le contrat et l’environnement du travail Lieu de travail : Laboratoire SPHERE, Université Paris Cité, Campus Grands Moulins Type de contrat : CDD Scientifique Section CN : « Philosophie, littératures, arts » et « Mathématiques et interactions des mathématiques » Durée du contrat : 36 mois Date d’embauche prévue : 1er septembre 2022, ou peu après Quotité de travail : temps complet Rémunération : environ 1753 euros net mensuels (montant à actualiser à la signature du contrat, auquel s’ajoute le remboursement de la moitié des frais de transport) Niveau d’études souhaité : Master Conditions d'attribution. Les candidats qui se présentent pour le financement doctoral devront être titulaires au début du contrat doctoral d’un Master ou d'un diplôme équivalent en mathématiques. Ils devront également justifier d’une formation en histoire des sciences. Il est enfin nécessaire que les candidats possèdent des connaissances suffisantes en lecture de la langue allemande et qu’ils maîtrisent l’anglais. Les étudiants de toutes nationalités sont encouragés à se présenter. Le dossier de candidature doit être composé des documents suivants : un curriculum vitae, incluant le cas échéant une liste de publications ; une lettre de motivation (2 pages maximum) dans lequel apparaît clairement la contribution que le ou la candidat(e) compte apporter au projet, et tout particulièrement la partie du rapport sur laquelle il ou elle propose de se concentrer (en évitant les Section I, sous-sections A à J ; Section II, sous-sections A&B ; Section V, sous-section C ; Section X, sous-sections A-B-C, déjà choisies par d’autres membres du collectif) ; un ou plusieurs écrits scientifiques récents (publication, mémoire de master ou thèse) ; une copie du diplôme le plus récent ; les relevés de notes des deux années de master ; le nom et l’adresse électronique de deux personnalités scientifiques susceptibles d’être contactées pour offrir un avis sur la candidature. La date limite pour candidater auprès des porteurs du projet (voir ci-dessous) est le 26 mai 2022. Celle pour candidater sur le site du CNRS, que nous vous indiquerons, est le 28 mai 2022. Le poste est à pourvoir dès le 1er septembre 2022 ou le plus tôt possible après cette date. Les candidats pré-sélectionnés en seront informés le 8 juin au plus tard, et il leur sera proposé des entretiens par Zoom ou par Skype entre le 11 et le 19 juin 2022. Les résultats seront annoncés immédiatement après la fin des entretiens. Ce financement doctoral est accordé pour trois ans. La recherche sera dirigée conjointement par Karine Chemla et Patrick Popescu-Pampu, mais le ou la doctorant(e) sera affilié(e) à l’Ecole Doctorale 623 « Savoirs, Sciences, Education » (https://ed623.u-paris.fr) de l’Université Paris Cité. Le ou la candidat(e) devra remplir toutes les conditions requises par cette institution pour une inscription à l’Ecole Doctorale. Les dossiers doivent être envoyés seulement par courrier électronique à Karine Chemla : chemla@univ-paris-diderot.fr ainsi qu’à Patrick Popescu-Pampu : patrick.popescu-pampu@univ-lille.fr Il est conseillé de demander un accusé de réception du dossier.